Chouette alors, c'est dimanche soir !

C'est péniblement que j'entre un orteil, puis deux, puis dix, dans cette effervescence de bulles, de paillettes et d'étoiles éphémères. C'est bleu, très bleu. Et c'est chaud, très chaud.

Finalement je réussis à plonger mon corps, même si je ressemble maintenant à une grosse langoustine dans une marmite en fonte. Le sang commence à bouillir et je peux même entendre les battements de mon palpitant qui résonnent dans ma boite crânienne.
  

Et puis, pour faire comme dans les films, je dégaine mon bouquin et reprend au chapitre 21. La vapeur s'empare de mes verres à double foyer, m'empêchant ainsi de suivre comme il se doi(g)t les ébats de Christian Grey et Anastasia Steele. Je referme mon livre.

 Je tente alors un autre remake, celui de Black Swan. L'eau chaude et parfumée entre dans mes narines, et je manque de m'étouffer. Deuxième essai : je me fous une trouille toute seule, comme une grande, en imaginant quelqu'un me surplombant. Quel égocentrisme exacerbé.

Alors je me met à penser. " Tiens et si je prenais des cours de danse ? Non, Aurore. Non. Tu as la grâce d'un éléphant de mer américain. " Eh merde. Du Yoga ? Non plus, c'est réservé aux mannequins suédois qui viennent d'accoucher de leur quatrième enfant et qui aimeraient perdre les 800 fucking grammes qu'elles ont pu prendre. Pour toi ma cocotte, il faut du lourd, du très lourd : course à pied dans le sable ou dans la neige, natation deux heures/jour, ou alors, une inscription aux entrainements de l'armée algérienne ( les pneus, la boue, tout ça tout ça ... ).

J'arrête de penser, " si tu n'aimes pas ton corps, n'en dégoute pas les autres. ". Les doigts mouillés, j'allume la musique sur mon iPhone ( il ne faudra pas se plaindre par la suite ). Au bout de 32 secondes, je couvre complètement la voix du Bellamy et son mamama mad mad mad mamamama mad mad madness.

Si il pleut cette nuit, c'est de ma faute. #passionmétéo