lundi 2 mars 2015

Le billet du Dimanche soir #2 - Génération Y


Si comme moi, tu es née dans le début des années 90, tu fais partie de ce que les sociologues appellent : La Génération YTadadadaaaa ! Musique dramatique, regard perçant et signe de V avec les doigts .

C'est la génération de geeks pas dégourdis, qui se démerdent tant bien que mal avec les nouvelles technologies, maitrisent les codes des réseaux sociaux ( parce que foutre un # devant un mot c'est pas non plus HYPER compliqué ) et savent créer un nouveau fichier en deux clics mais qui ont encore tant de choses à envier à la génération de petits frères et soeurs qui les suit de près : la Génération XOuuuhh ... ( non, aucun lien avec la sortie en masse de cette nouvelle littérature émoustillante )

Ma génération a vécu la démocratisation de l'Internet avec un grand I dans les foyers. L'apparition des boitiers ADSL dans les salons entre la tour, l'écran cathodique et l'imprimante en noir et blanc, l'interface de windows 98 d'un nouvel ordinateur hors de prix, le doux son de l'attente de connexion  très limitée, la page d'accueil AOL et le célèbre " Bienvenue, vous avez des e-mails ", les jeux et les forums en ligne emplis de pervers, la découverte de ce qu'était un vrai pervers, les premiers blogs au graphisme douteux et la recherche de visiteurs assidus autre que les copines de récré. Je fais partie de cette génération qui pouvait passer autant de temps à torturer un sims dans une pièce murée et sans porte, qu'à retirer les faux cheveux des Playmobil.

À cette époque là ma petite dame, on se doutait pas de l'arrivée imminente de l'omniprésence de tous ces objets connectés.

J'étais bien loin d'imaginer le pouvoir addictif de cette toile tissée et controlée par des LOLCats, des Big Brother et des barbares moyenâgeux des temps modernes qui diffusent fièrement sur YouTube, leurs trophées de chasse aux allures de journalistes décapités.

Et pourtant nous sommes là, acteurs malgré nous de cette société virtuelle, toujours plus présents sur toujours plus d'écrans, afin de ne rater aucunes des informations éphémères qui y sont diffusées. Jusqu'au point de changer nos habitudes au quotidien. Lorsque la première fenêtre que nous ouvrons le matin est celle de Facebook ou que l'on a laissé un chargeur de smartphone branché à côté du rouleau de papier toilette dans les WC, il est peut-être grand temps de lever le pied et de se mettre les neurones au frais, afin d'éviter l'agacement provoqué par un iPhone frileux qui refuserait d'envoyer la descente d'une piste bleue à une poignée de Snapchatters élitistes.

Nonobstant ce portrait sombre de l'Internet, je suis là moi, a compter les pouces levés.
Le besoin de reconnaissance, un anniversaire raté durant votre jeunesse et vous pouvez répertorier ce traumatisme d'enfance dans une liste non exhaustive qui mériterait surement quelques heures allongé sur une méridienne rouge velours bourrée d'acariens et de liquide lacrymal ( et peut être bien un peu de morve aussi ). Avec la place que prennent les réseaux sociaux dans notre vie, nous ne sommes plus seulement à la recherche d'un visiteur de musée qui se baladerait pépouze en sifflotant, les lunettes sur le bout du nez et les mains dans le dos, mais une véritable meute de fans hystériques qui enverraient leur amour virtuel dans les 10 premières secondes suivant la parution de notre assiette pas entamée ou les moustaches de notre minou ( l'animal, hein, pervers ).

Alors je suis peut-être une vieille conne hypocrite avant l'heure mais la génération X et son instinct de survie face à un objet tactile me fait peur. Leurs cerveaux capables d'être présents sur tous les fronts numériques en même temps me font peur.  Les écoles où les tableaux noirs n'existent plus et l'écriture est en option me fait peur. Et moi qui n'ai que 25 ans, je me dis qu'il va falloir que j'épargne tout de suite afin de pouvoir payer à mes gamins, une école privée où la craie grincera encore sur de l'ardoise. À l'heure de l'hyper-connectivité et du tout numérique, c'est un luxe de pouvoir se débrancher et de laisser filer le carbone sur des feuilles blanches.

Tout ce texte ébauché dans un carnet qui arbore le slogan " Geek is the new Chic " c'est vraiment se foutre de la gueule du monde, non ? 

2 commentaires:

  1. OH Ben merde alors... Voila que je tombe vraiment sur mon alter ego ! J'ai encore un vague souvenir du nom de feu mon premier sims décédé dans une piscine sans échelle ! Paix à son âme !

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